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SOLO de Philippe Decouflé


ÉVÈNEMENT: Première de SOLO
LIEU: Usine C::1345 av. Lalonde::Montréal

DATE:
16.03.2007

J'avais été une fois à l'Usine C, c'était pour voir un spectacle d'humour en anglais qui concernait la vie d'un menteur homosexuel. Et là j'y retourne pour du "théâtre pour le corps, intimiste et poétique où se cotoient l'image et le réel, l'apparence et l'illusion, le reflet et l'écran". J'ignore pourquoi, mais quand on parle de spectacle à l'Usine C, c'est toujours une coche plus complexe. J'allais donc là pour voir sur scène un grand artiste que je ne connaissais évidemment pas, Philippe Decouflé, danseur, chorégraphe et cinéaste, metteur en scène du spectacle des Jeux Olympiques d'Albertville en 1992.

Je déteste ce genre de foule, le genre de foule ultra intello, qui parle avec un faux accent, qui porte un foulard même quand il fait chaud, ceux qui sorte en couple le dimanche matin, dans un café, pour aller lire le journal, mais qui au fond, n'ont rien de bourgeois à part le statut qu'ils se donnent, ceux qui disent avoir voyagé partout dans le monde mais seulement en France et en Belgique, ils écoutaient "Tout le monde en parle" avat même que ça existe à Radio-Can, juste pour écouter quelque chose que personne écoute... Vous voyez le genre? Alors, parmi ces partisans d'un Québec Solidaire, on se dirige vers nos sièges, moi et mon frère (complètement outfit, c'est clair). Il y a deux banc de libre en plein milieu de la rangée D, les deux seuls vacants. Le gars qui déchire le billet nous marmonne quelque chose qui sonne comme "au centre" alors, je ne me pose pas de question et amorce mon entrée dans la rangée remplie de prétentieux qui se demande bien ce que quelqu'un de ma classe peut bien faire ici, parmi les grands de ce monde. J'arrive aux sièges pour réaliser que ce n'est pas les bons... On vient de faire lever tout le monde du siège 17 au siège 1, il faut maintenant faire lever tout le monde du siège 2 au siège 16 pour sortir de cette maudite rangée D et demander au déchireur de billets qui marmonne, s'il a fumer ou quoi. Lors de notre traversée, conversation:

- (à mon frère) Putain man, on à l'air d'une bande d'idiot à traverser la rangée d'un bout à l'autre.
- (faux intello grisonnant mal peigné qui fait chier, en s'adressant à nous) Non, vous êtes juste deux, c'est pas une bande (dit-il en se levant pour nous laisser passer).
- Bien avec vous monsieur, ça fait trois (je réponds sèchement).

Quel imbécile.

Une fois à nos sièges, les vrais, une odeur de bas sales que même lorsqu'on les retourne pour les porter une journée de plus, sentent affreusement épicés, m'enivre. Derrière moi, les pieds du gars, du garçon, ou de la mère, peu importe, dégageaient une odeur à réveiller les morts. L'imbécile de la rangée D (siège 6 ou 8 ou 10 ou 12) et les pieds de la rangée E (sìège 23 ou 25 ou 27) donnaient le ton à une soirée plutôt ordinaire. Au contraire, Philippe Decouflé m'a fait tout oublié en un clin d'oeil.

Je ne pourrais pas décrire ce que j'ai vue, c'est trop complexe, ou peut-être trop simple. Du video feedback, des superpositions d'images, des sons vraiment bizarres fait par un joueur de trombone en avant scène, des photos de famille, du mime, des pieds nus, des centaines de copies de l'artiste qui bougent, parfaitement synchronisées, etc. Un pur délice pour les yeux et les oreilles, alliant chorégraphie presque mathématique et musique de film d'horreur, de dessins animés ou de conte de fée. Coup de coeur, voilà, ça résume.

Je n'aurais cru cela possible, mais Découflé à réussi, sans aucune prétention, à me faire adorer la danse. Un exploit en soi. Il était ici seulement pour deux soirs, mais gardez bien en tête le nom de cette homme. Et si c'était vous le troisième idiot (siège 6 ou 8 ou 10 ou 12), je vous emmerde.

RENTRÉ TARD À LA MAISON À CAUSE DE:
Compagnie DCA - Philippe Decouflé
www.cie-dca.com
Usine C www.usine-c.com